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Décryptage de l’étude sur les freelances européens en 2021

ActifRéso s’est intéressé à l’étude sur les freelances européens réalisée par Malt en collaboration avec BCG. Les informations ont été recueillies entre juillet et septembre 2021 auprès de 3 334 freelances français, espagnols et allemands. Grâce à elle, nous comprenons mieux l’évolution de ce mode de travail et les besoins des parties prenantes. On vous décrypte tout sur cette communauté agile et réactive qui fonctionne en réseau.

Une initiative de Malt et BCG

Avant de passer en revue cette étude, il est important d’expliquer qui en sont les auteurs. Tout d’abord, Malt est une marketplace européenne créée en 2013 par Vincent Huguet et Hugo Lassiège. Elle regroupe près de 32 000 consultants freelances pouvant mettre leurs compétences et expertises au service de différentes entreprises. Implantée en France, Espagne, Belgique, Pays Bas et en Allemagne, Malt a vocation de devenir leader de son marché d’ici 2024. Son objectif principal est de donner à tout le monde, freelance ou entreprise, l’opportunité de travailler avec n’importe qui quelque que soit son statut (indépendant ou salarié).

Boston Consulting Group (BCG) a été créée 1963. Longtemps connue pour être une entreprise pionnière en conseil stratégique, elle a dorénavant vocation à aider les sociétés dans leurs différentes transformations. L’objectif est d’accélérer leur croissance, de renforcer leur avantage concurrentiel tout en générant un réel impact qui sera bénéfique à l’entreprise.

Le contexte de l’étude

Depuis la crise sanitaire, nous remarquons une forte transformation digitale ainsi qu’une croissance du nombre de freelances. En effet, d’après Eurostats, ¼ des professionnels du numérique possède ce statut en Europe. Cela s’explique notamment par une prise de conscience générale sur les conditions de travail (télétravail, création du format hybride, etc.) et plus d’autonomie et de liberté. De plus en plus de professionnels se tournent vers le freelancing, ce qui impact forcément le marché du travail. C’est une vraie révolution dans le monde feutré et traditionnel de l’entreprise qui doit prendre en compte de nouveaux besoins comme la flexibilité et le libre arbitre des travailleurs.

Un changement majeur et assumé

La BBC constate une pénurie des compétences digitales depuis 2021. Cela s’explique par une augmentation de la demande concernant des talents digitaux confirmés. On le remarque notamment avec une hausse de 60 % sur les salaires au sein des startups de la Tech. D’après un sondage effectué auprès de différents salariés en CDI du secteur digital, 40 % d’entre eux sont à la recherche d’un nouvel emploi et 73 % envisagent de changer de poste d’ici 2 à 3 ans.

Près de 6 millions de freelances travaillent en Europe, dont 3,4 millions dans le secteur numérique. Les métiers du secteur de la Tech et du Data, du graphisme, de la conception, du marketing et de la communication ont vu le nombre de déclarations d’activités indépendantes augmenter de 27 %. Des métiers plus « sédentaires » sont également touchés par cette nouvelle vague, comme les contrôleurs de gestion ou RH. L’étude précise une hausse de 63 % d’indépendants pour les métiers de la vente, les managers de projet et les fonctions support. Il est intéressant de noter que ces personnes ont attendu entre 9 et 10 ans avant de se lancer pour devenir freelance.

La question suivante peut alors se poser : pourquoi un tel choix de carrière ? L’étude identifie deux principales motivations : l’indépendance et la flexibilité que ce mode de travail offre. Concernant l’avenir, 60 % des Espagnols, 68 % des Français et 75 % des Allemands ne souhaitent pas (re)devenir salariés, ce qui laisse entendre que ce choix est réfléchi et pérenne.

La transition digitale à l’origine de ce nouveau paradigme

La transition digitale a déclenché de nombreux changements dans le monde du travail. Tout d’abord, le télétravail a su s’imposer comme une nouvelle norme au point que l’Allemagne envisage de l’intégrer dans les droits du salarié. Nombreuses sont les personnes favorables à cette modalité de travail ou à au modèle hybride. D’après une autre étude réalisée par BCG, 63 % des personnes interrogées sont favorables à un rythme de 2 à 3 jours de télétravail hebdomadaire. 75 % d’entre elles assurent avoir conservé ou amélioré leur productivité. Enfin, 48 % des répondants salariés souhaitent avoir le droit à une certaine flexibilité sur ce sujet.

Concernant les freelances, le modèle hybride est d’ores et déjà présent mais à vocation à prendre encore plus d’ampleur. Actuellement, 78 % des indépendants français, 81 % des Espagnols et 71 % des Allemands travaillent à domicile. Le reste du temps, ils exercent leur activité soit chez le client, soit dans des bureaux soit dans des espaces de coworking. Dans un futur proche, le télétravail (à domicile) diminuera au profit des autres lieux de travail, avec une préférence pour celui du client. L’avantage étant l’adaptabilité du modèle hybride permettant à chaque personne de moduler ses lieux de travail en fonction de ses besoins et de ses envies. Ce nouveau mode de fonctionnement est également propice à l’amélioration des compétences. En effet, les répondants affirment passer en moyenne 4 heures par semaine à les développer pour se perfectionner et rester attractifs sur leur marché.

Portraits des freelances européens

Les freelances français

Les freelances français représentent 43 % de femmes pour 57 % d’hommes et la moyenne d’âge est de 37 ans. 90 % d’entre eux possèdent un niveau Bachelor ou équivalent. Ils travaillent en moyenne 37 heures par semaine. Ils gagnent entre 410 € et 795 € par jour en fonction de leur catégorie de métiers.

Les principales difficultés rencontrées sont, dans l’ordre :

  • Négocier avec les clients,
  • Être payé(e) dans les temps,
  • L’instabilité financière.

73 % d’entre eux affirment tout de même être satisfaits de leur statut.

Les freelances espagnols

En Espagne, la moyenne d’âge des freelances est de 39 ans. On retrouve 38 % de femmes et 78 % d’entre eux possèdent au minimum un niveau Bachelor. Ils travaillent en moyenne 42 heures par semaine et sont payés entre 190 € et 446 € par jour en fonction de leur métier.

Les principales difficultés rencontrées sont, dans l’ordre :

  • Négocier avec les clients,
  • L’instabilité financière,
  • Être payé(e) dans les temps.

Malgré tout, 77 % d’entre eux affirment être satisfaits.

Les freelances allemands

Les freelances allemands ont une moyenne d’âge de 43 ans avec 33 % de femmes et 67 % d’hommes. 79 % d’entre eux possèdent au minimum un niveau Bachelor. Le temps de travail hebdomadaire est de 41 heures et le salaire varie entre 615 € et 1 074 € par jour en fonction du métier effectué.

Les principales difficultés rencontrées sont, dans l’ordre :

  • Négocier avec les clients,
  • Gérer les tâches administratives,
  • L’instabilité financière.

87 % des freelances allemands affirment être satisfaits.

Quelles entreprises font appel aux indépendants ?

Un nombre croissant d’entreprises fait appel à des freelances pour combler la pénurie de compétences. La collaboration entre indépendants et TPE est la plus répandue puis vient celle des PME. Les grandes entreprises n’ont pas rejoint la tendance. En effet, 20 % des freelances allemands déclarent travailler régulièrement avec des grandes entreprises contre 14 % des Français et 5 % des Espagnols. Pourtant, ces dernières n’hésitent pas à faire appel aux freelances pour un renfort immédiat en cas de pic d’activité. Cela s’explique par le fait que les indépendants sont plus réactifs que les salariés en CDD à l’embauche : en moyenne 6 jours au lieu de 40 !

Concernant la collaboration entre freelances, 68 % des répondants y sont habitués de manière occasionnelle et 28 % de manière régulière.

Les ingrédients d’une bonne collaboration

Les mondes du freelancing et de l’entreprise sont liés sans pour autant être pleinement ressemblants. C’est pourquoi il est utile de prendre certaines informations en compte pour une collaboration réussie. Tout d’abord, les freelances accordent une grande importance au relationnel puis à la qualité du brief et à la régularité de la communication au sein du groupe. Voici ci-dessous les besoins et freins par pays.

En France

  • Bon relationnel avec l’équipe projet,
  • Brief clair et précis,
  • Communication régulière avec l’équipe,
  • Connaissances et compétences allouées au projet.

Les principaux freins, dans l’ordre :

  • Processus rigides,
  • Manque de clarté dans le brief,
  • Manque de communication,
  • Attentes irréalistes,
  • Absence d’organisation claire du projet.

En Espagne

  • Communication régulière avec l’équipe,
  • Bon relationnel avec l’équipe projet,
  • Connaissances et compétences allouées au projet,
  • Brief clair et précis.

Les principaux freins, dans l’ordre :

  • Absence d’organisation claire du projet,
  • Processus rigides,
  • Manque de communication,
  • Attentes irréalistes,
  • Manque de clarté dans le brief.

En Allemagne

  • Bon relationnel avec l’équipe projet,
  • Communication régulière avec l’équipe,
  • Brief clair et précis,
  • Connaissances et compétences allouées au projet.

Les principaux freins, dans l’ordre :

  • Processus rigides,
  • Manque de communication,
  • Attentes irréalistes,
  • Manque de clarté dans le brief,
  • Absence d’organisation claire du projet.

Également, il est important d’intégrer correctement l’indépendant en lui partageant les valeurs et la culture de l’entreprise. Cela permet de créer un lien plus honnête et l’aide à s’imprégner de l’univers de la société pour être plus productif.

Pour conclure, l’autonomie est le levier le plus important pour eux. Concernant le côté interpersonnel, les salariés et les freelances souhaitent avoir de bonnes relations avec leurs collègues, de bonnes conditions de travail et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Une collaboration réussie apporte de l’agilité, de la créativité et génère plus de productivité… un cocktail bénéfique pour un futur économique en constante évolution !

L’étude complète de Malt et BCG est disponible en cliquant ici.

Mélanie Wicart-Zen

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