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Bilan de compétences : quel est son avenir ?

Le bilan de compétences s’est institutionnalisé dans le cadre de la définition d’une politique globale de reconnaissance et de validation des acquis de 1984 à 1991. A l’époque, nombreux étaient celles et ceux qui n’avaient pas de diplômes pour valoriser leurs savoirs et savoir-faire recherchés par les RH et les recruteurs. Selon sa définition légale, il offre l’opportunité « aux travailleurs d’analyser leurs compétences professionnelles et personnelles, ainsi que leurs aptitudes et motivations afin de définir un projet professionnel, et le cas échéant, un projet de formation ». Malgré sa notoriété, cette démarche est souvent controversée pour diverses raisons. Plus utilisé depuis le COVID, qu’en est-il de son avenir ? Nous avons interrogé Véronique Duprey pour faire le point sur cette prestation de formation.

 

Pourquoi, selon vous, le bilan de compétences a souvent mauvaise presse ?

Au regard de l’entreprise, j’ai constaté, dès le début de ma carrière, que le bilan de compétences est associé au futur départ du collaborateur et non comme un outil de montée en compétences. D’une part, la demande est généralement faite par la personne concernée. Comme les RH ou le manager ne sont pas les initiateurs, ils en concluent souvent rapidement que le collaborateur veut partir. D’autre part, au début, il était financé par le DIF sous condition de l’accord de l’entreprise… très contraignant pour le salarié. Depuis que le DIF a été remplacé par le CPF, le salarié gère son compte de formation comme il l’entend. J’ai remarqué que la grande majorité des demandes de bilan de compétences des salariés est inconnue des entreprises. Ils sont réalisés hors temps de travail.

Du point de vue de la personne, le bilan de compétences n’a pas toujours donné un résultat satisfaisant. Il y a plusieurs explications à cela :

  • Ne pas avoir pris le temps d’échanger avec le conseiller pour le choisir convenablement,
  • Travailler avec un conseiller qui manque de propositions et stimule peu la réflexion,
  • S’engager sans avoir réalisé que cela demande une vraie introspection et un vrai travail personnel en continu,
  • Ne pas avoir été informé du déroulé, de la mise en œuvre, des divers documents à remplir, etc. ;
  • N’avoir qu’un seul projet à la fin.

 

Quels sont les spécificités du bilan de compétences d’ActifRéso ?

ActifRéso a créé un bilan de compétences qui se veut différent des autres présents sur le marché. Notre bilan de compétences réseau est conforme à la réglementation. Il applique les étapes et les règles du processus avec une approche opérationnelle du marché économique et de l’emploi du territoire. Le bénéficiaire découvre son écosystème professionnel avec les filières porteuses, les nouveaux métiers, les diverses formes d’employabilité, les événements économiques, les réseaux professionnels (métiers, création d’entreprise, emploi, entrepreneurs, dirigeants, etc.). Des mises en relation en lien avec les idées ou les projets à étudier durant le bilan sont proposées.

 

Quels sont les dispositifs de financement ?

L’individu possède son Compte Professionnel de Formation (CPF) pour financer son bilan de compétences via France Compétences. Il peut également en faire la demande auprès de son entreprise qui peut l’accepter, le financer et l’intégrer dans un parcours de montée en compétences. C’est un procédé qui reste tout de même assez rare.

 

Existe-t-il des changements à venir dans ces dispositifs ?

La personne demandeuse devra financer une partie de son bilan à partir de la fin du 1er semestre 2023, et ce quel que soit le montant disponible sur son CPF. À ce jour, ce montant inconnu. D’après le site internet des services publics. « Un amendement a été inséré à la loi de finances pour 2023, prévoyant une participation du salarié au coût d’une action de formation, d’une validation des acquis de l’expérience (VAE) ou d’un bilan de compétences effectués dans le cadre du CPF. Cette participation pourrait être proportionnelle au coût de la formation, dans la limite d’un plafond, ou fixée à une somme forfaitaire. Les demandeurs d’emploi et les salariés dont l’employeur finance une partie de ce coût en seront exonérés. Un décret à paraître doit en préciser les modalités. »

 

Comment voyez-vous le bilan de compétences de demain ?

J’ai établi quelques constats sur ma vision du bilan de compétences de demain. Il existera tant qu’il sera abondé en partie par notre compte CPF car la majorité des bénéficiaires ne souhaitera pas ou ne pourra pas l’auto-financer. J’espère que la future contribution ne pénalisera pas les populations financièrement fragiles dans leurs choix autonomes.

Le bilan est de plus en plus sollicité quels que soient les générations et l’âge car il est le reflet d’une situation économique, sociale et environnementale complexe, en perpétuel mouvement qui nécessite une adaptation constante.

Ce dispositif continuera d’analyser la partie professionnelle comme personnelle. L’objectif demeure celui d’être aligné avec son ou ses projets professionnels dans la réalité socio-économique du moment et d’ouvrir le champ des possibles à leur mise en oeuvre.

 

Un petit mot pour la fin ?

Prenez soin de vous en investissant sur vous-même. Mieux nous nous connaissons et plus nous possédons la capacité de faire des propositions professionnelles qui ont du sens pour soi et son entreprise. C’est aussi un levier qui facilite notre adaptation aux changements de notre marché.

 

Propos recueillis par Mélanie Wicart-Zen

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