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Ancien patron parisien et bordelais de grands groupes, Éric San Augustin dirigeait des centres de profit d’une dizaine à une centaine de personnes. Il n’a pas choisi de devenir son propre patron uniquement pour s’affranchir des contraintes d’un management vertical. Il souhaitait piloter une activité dans laquelle il y trouverai un intérêt sur le plan de la relation humaine. Créer du lien et rendre service.: ces deux actions caractérisent cette personnalité entrepreneuse qui aime faire pour et avec les autres. Fin 2016 il crée sa société et ouvre son premier espace de coworking WIGI (Work Is Good In) le 2 janvier 2017, rue de Condillac, en plein centre de Bordeaux. Bilan 2023 : 5 coworkings et un réseau bordelais bien étoffé…

Créer du lien et s’entraider sont deux actions qui font partie de ton quotidien. Quel profil de réseauteur revendiques-tu ?

Un réseauteur spontané : au début, en créant ma boîte, j’ai vite senti la nécessité de développer mon réseau professionnel. La première piste, c’était les afterworks et c’est ainsi que j’ai connu la team ActifRéso. J’allais beaucoup dans les afterworks bordelais mais ça m’épuisait. A doser donc pour demeurer efficace. En fonction de mes besoins, j’ai rencontré de nouvelles personnes avec lesquelles j’ai entretenu des liens. J’ai aussi créé de nombreux afterworks WIGI. J’ai ainsi commencé à être connu pour ça avec une marque facile à retenir. Je réalise que j’ai été moins impliqué en matière de réseautage ces derniers temps car j’ai lancé deux coworkings en un an, l’un à Pessac et l’autre à Bordeaux Lac.

En revenant sur ma carrière de salarié, j’ai eu été manager et je pense que l’une de ses qualités est de créer du lien au sein d’une équipe. J’ai eu à gérer plus de 100 personnes et pour moi, créer du lien, c’est dans ma nature, c’est presque un jeu.

Si tu devais nous présenter le concept WIGI en trois mots, lesquels choisirais-tu ?

Bienveillance – Flexibilité – Amical

La sélection des Wigiworkers se fait naturellement dans la bienveillance en échangeant avec les professionnels qui recherchent un lieu de travail convivial. L’accueil est vraiment clé, pour moi, il est essentiel que les gens se sentent à l’aise.

Quant à la flexibilité, elle correspond à notre capacité à répondre à quasiment tous les besoins des locataires : un meuble spécifique, repenser l’aménagement de l’espace de travail, jusqu’au choix du café ou des gâteaux… je cultive le sur-mesure.

Moi, spontanément, j’aime bien rencontrer les gens et créer du lien propice au développement d’une relation amicale. Mes espaces de coworking ont été sélectionnés pour leur taille humaine qui donne facilement des occasions de créer du lien, quel que soit son tempérament.

Quels ont été les facteurs déterminants de la création du premier WIGI à Bordeaux ?

Le premier facteur, c’est un choix de vie. Je voulais savoir si je pouvais créer mon activité et la piloter seul, savoir aussi ce que je valais en tant que chef d’entreprise. C’est à la suite de la lecture d’un article sur le coworking que j’ai trouvé l’activité qui me correspond pleinement : créer un job qui crée des espaces de liberté et accueillir d’autres chefs d’entreprise et les aider à développer leur activité. En 2016, on étaient moins de 10 à Bordeaux. Ce côté nouveau business, cette nouvelle discipline me plaisait beaucoup d’autant plus que j’ai plaisir à coordonner les métiers de rénovation et d’aménagement. Je sais faire une grande partie des travaux dont la déco et faire faire avec l’objectif de créer des « espaces de coworking (un peu) chic mais pas trop ». J’arrive à 400 ou 500 €/m2 au lieu des 1 000 € souvent constatés.

Réseauter dans un coworking semble aller soi et se déployer naturellement. Qu’en penses-tu ?

Dans un coworking, les personnes cohabitent. On vit ensemble donc on rencontre et on communique avec les autres. A contrario des grands espaces qui sont obligés d’organiser des évènements pour brasser du monde, nos espaces sont à taille humaine (de 20 à 60 personnes).

Sans lien social, l’espace perd sa vocation première : travailler tout en se sociabilisant. Et dans le business, c’est essentiel. C’est ce qui m’amuse le plus, rassembler des gens, faire appel à la nature humaine et à ses bons côtés. Cela m’apporte la satisfaction de voir que les gens se rencontrent et créent une communauté. J’ai du plaisir à mettre en relation des personnes qui ont des intérêts communs ou complémentaires. Ce qui me plaît le plus, c’est d’aider les gens. Par exemple introduire une personne introvertie… c’est la magie de l’espace d’un coworking.

Tu comptabilises 5 coworkings WIGI aujourd’hui dont 3 à Bordeaux et 2 à Pessac. Quels sont tes objectifs à court et moyen terme ?

2023 : stabilisation, réflexion, stratégie, renforcer l’équipe et surtout relancer des événements dédiés aux Wigiworkers et les membres de leur réseau relationnel pour stimuler l’entraide et les opportunités d’affaires.

Mon rêve : réinventer cette activité et transformer ce lieu en un lieu hybride multifonction avec un restaurant, une salle de sport avec un sauna et un hammam, des cours de cuisine, la possibilité de commander un panier maraicher, etc. Bref, une méga conciergerie avec des services haut de gamme accessibles. Ce rêve me vient de mon expérience à la MJC (maison des jeunes et de la culture) qui s’adressait à tous les jeunes jusqu’à 30 ans… un vrai lieu de vie. Pour cela, j’aurais besoin de m’adosser à un ou deux partenaires.

Une actualité à partager ou le mot de la fin ?

Je pense spontanément à WIGI Pessac Garden, notre coworking tout neuf avec un jardin, terrain de pétanque, parking et douze bureaux fermés. Venez le visiter et le tester ou tout simplement prendre un café !

Propos recueillis par Catherine Sarnow